20 novembre 2009

(19/n)

Elle était triste, elle nous racontait dans la salle d'attente l'histoire de mort de son bébé qui n'avait vécu que quelques jours après sa naissance, elle ne s'était pas encore rétablie de l'opération césarienne...Nous étions touchées par son histoire, nous avions pitié d'elle, c'était son premier accouchement, sa première bougie qui s'est éteinte rapidement...

Après avoir terminé, les femmes se sont mises à la consoler en priant avec elle et en espérant qu'elle aura très prochainement un autre bébé...

Moi aussi j'étais touchée, mais après je me suis rendue compte que finalement c'était la volonté d'Allah, Lui seul sait pourquoi il a pris la petite fille...Certes, ce n'est pas évident pour les parents, mais en revenant à sourate Al Kahf (chapitre de la caverne) que nous lisons chaque vendredi, et plus précisément à l'histoire du prophète Moussa, nous pouvons déduire que tout est calculé, derrière tout ce qui se passe il y a du bien pour nous quoique cela nous est des fois incompréhensible !

En effet, pour les pauvres qui craignaient que leur bateau soit pris par le roi, Allah a envoyé Al Khaddir pour qu'il abîme une partie de ce bateau, ainsi le dit roi n'y penserait pas...Peut être ces pauvres n'aimeriont pas que leur bateau soit abîmé, mais derrière cela il y avait un bien caché...

De même, pour le petit enfant paraissant innocent, Al Khaddir a dû tuer cet enfant suite à l'ordre d'Allah...Certes, les parents de cet enfant ont regretté la mort de leur cher enfant, mais comme Al Khaddir a affirmé : cet enfant tourmentera ses parents, il sera athée, Allah leur donnera un enfant mieux que lui...

Ces deux histoires suffisent pour nous consoler quand nous passons par des moments difficiles et nous convaincre que derrière tout ce qui se passe -mauvais qu'il soit- il y a un bien caché, seul Allah le plus sage le sait...

19 novembre 2009

(18/n)

Ne vous est-il jamais arrivé de ne pas pouvoir dormir une nuit car un voisin fête le mariage de sa fille ?

Comme si c'était impossible de célébrer une fête en pleine journée, notre société s'est habituée à organiser des fêtes pendant les nuits sans aucune considération de l'entourage....Le groupe musical chante à très haute voix toute la nuit, les invités saisissent l'occasion pour passer une nuit agréable en dansant, la neggafa saisit le micro pour lancer des youyous et répéter "sla o slam" d'un ton aigu, la mariée se réjouit de l'ambiance en voyant tout le monde manifester sa joie...Et le pauvre voisin ne sait comment déguster le calme qu'Allah lui a offert pendant la nuit, qui sait ? peut être qu'il a passé une journée fastidieuse ou qu'un long lendemain l'attend...

Les responsables de la fête ne pensent qu'à leur intérêt : organiser une fête réussie en offrant une occasion aux invités de chanter et danser toute une nuit, ce qui reste n'est pas trop important, d'ailleurs ce ne sont pas les seuls à faire ainsi !

Ce phénomène -souvent récurrent en été- reflète le non respect de l'autre, l'égoïsme et l'absence de conscience...Personne n'en parle, personne n'agit, cela paraît acceptable par tout le monde, c'est normal que la situation reste la même....

(17/n)

En voyant les véhicules circulant à grande vitesse dans les routes, l'on se croira en face d'un peuple qui gère bien son temps et qui ne gâche aucune minute !

18 novembre 2009

(16/n)

Surpris par la nouvelle de ma démission, il m'a appelée pour me présenter dans son bureau :

- C'est vrai que tu as décidé de nous quitter ?!
- Oui Monsieur.
- Bon si tu trouves qu'il y a des problèmes à régler on peut en discuter tout de suite...
- Non il ne s'agit pas de problèmes dans cette société, mais j'ai décidé de changer carrément la carrière.
- Ah bon ! et c'est quoi cette nouvelle carrière?
- Je ferai l'enseignement.
- Ummmm...et ce sera où?
- Je ferai formatrice à l'office de formation professionnelle inchaallah.
- Tu crois que tu seras bien payée comme c'est le cas ici?!
- Non, je vais diminuer le salaire à presque la moitié..
- Waw ! et tu en es convaincue? crois-tu que tu as fait un bon choix?!
- Oui, ça j'en suis sûre. L'argent ne m'importe pas beaucoup, mais je veux exercer un métier que j'aime...
- Ce n'est pas un bon argument, si chacun fait ce qu'il aime il ne sera pas forcément bien payé. Par exemple moi j'aimais le tourisme, mais comme tu vois le poste que j'occupe n'a rien à voir avec le tourisme, ce n'est pas toujours évident de faire un métier qu'on aime...Ici tu occupes un poste très intéressant, et avec l'évolution ton salaire augmentera et tu auras plus de responsabilités, je t'assure que tu as un bel avenir ici..
- Je le sais Monsieur, mais ma décision quant au changement est ferme.
- Bon, à toi de voir...C'étaient juste des conseils, je te souhaite tout le succès que tu mérites là où tu vas.
- Merci Monsieur.

Cette discussion m'a rappelée une attitude similaire quand j'étais en collège, j'avais 13 ans, le professeur de français a demandé à chacun sa carrière envisagée, je n'ai pas hésité à lui répondre avec enthousiasme :"je souhaite être professeur!"...Étonnée, elle m'a appelée pour me demander en chuchotant si j'étais sérieuse, j'ai répliqué avec conviction : "Oui!", puis elle m'a dit doucement : "Écoute, tu es une élève studieuse et brillante, tu mérites un poste plus intéressant que l'enseignement, j'aimerais te voir médecin ou ingénieur", j'ai fait semblant d'être convaincue et j'ai retourné à ma place en silence...Toujours l'idée étant de faire l'enseignement...

En revenant à mon enfance, un souvenir me vient à l'esprit : j'avais cinq ans, on avait un salon vaste, je le considérait ma classe, les oreillers étant mes élèves, je saisissais un bâton et je passais devant chaque oreiller pour lui enseigner les numéros, de temps à autre je frappais un oreiller, je faisais le tour des banquettes et je reprenais sans me lasser...

L'enseignement était un rêve qui m'a accompagnée depuis mon enfance et que j'ai gardé entre mes yeux durant tout mon parcours scolaire...Je suis devenue ingénieur en informatique sans trop aimer le poste d'ingénieur de développement qui reste toute la journée cloué devant son PC, le choix n'était pas le mien mais plutôt celui de l'entourage : "tu es brillante, tu fais sciences maths puis ingénieur"...

Je connais plusieurs personnes qui ne savent pas pourquoi exercent-ils un certain métier et qui se sentent totalement démotivés car ils n'aiment pas ce qu'ils font ou ne font pas ce qu'ils aiment...Et ce n'est qu'après avoir terminé les études qu'ils réalisent qu'ils ne sont pas sur la bonne voie...

(15/n)

Je me demande pourquoi trouve-t-on souvent des difficultés à ouvrir les emballages des produits marocains?

Qu'il s'agisse d'huile, de sucre, de lait, de boîte de conserve ou d'autres nous devons fournir un effort pour enlever l'emballage, et finalement soit on a mal aux doigts soit la boîte est toute déformée et ne sert plus à rien ! Contrairement aux produits des pays développés, les emballages sont enlevables en toute aisance et l'on sent une volonté derrière leur fabrication de rendre l'utilisation facile au consommateur...

Ceci ne s'arrête pas aux emballages, mais la difficulté est devenue une culture chez nous, on s'étonne quand on trouve que quelque chose est facilitée dans notre vie quotidienne ou qu'un service est fait sans complication et rapidement...on s'est habitué à la difficulté et à la souffrance dans tous les domaines et à tous les niveaux : manque de transport, embouteillage, manque d'équipement dans les écoles, vitres cassées, difficulté d'avoir des papiers administratifs, mal organisation au travail, hausse des prix...et la liste est bien longue....

Pourtant on vit avec, et on fait à notre tour la même chose en mettant des obstacles à d'autres personnes sans qu'on s'en rende compte...et la "chaîne de difficulté" continue...

Si on jette un coup d'oeil sur la vie en occident, on trouvera que tout est facilité, tout est organisé, tout est clair...le citoyen vit en paix et se trouve ainsi motivé pour avancer et aider son pays à aller plus loin...

Peut-on voir un jour notre communauté appliquer ce que le prophète nous a recommandé :"Facilitez et ne rendez pas les choses difficiles"?!

17 novembre 2009

(14/n)

La plainte est un art chez nous !

C'est une constatation que j'ai faite dernièrement en examinant nos discussions et le vocabulaire que nous utilisons...La grande majorité (si ce n'était la totalité) de ce ne que nous disons porte des sens négatifs et reflète la vision noire que nous avons envers notre vie quotidienne et notre entourage...Nous ne voyons que la partie négative des choses, nous croyons souvent que nous sommes victimes des circonstances, que c'est la faute des autres, que nous n'avons pas la chance, qu'il n'y a pas d'espoir, que la situation restera toujours la même et que les marocains ne sont pas du tout bons....

Savons-nous que "nous sommes ce que nous pensons"? croyons-nous à la force des idées? pouvons-nous croire que ce que nous vivons est le résultat immédiat de ce qui nous vient à l'esprit?...

Ce n'est pas en critiquant et en blâmant tout le temps que la situation sera améliorée, il vaut mieux d'abord revoir notre langage et notre conception des choses....

29 octobre 2009

(13/n)

"Que peut-on faire?!" une question que je me pose avec urgence à chaque fois qu'on reçoit un coup de gifle de la part de nos ennemis, car à chaque fois on se rappelle qu'on n'y peut rien puisqu'on est faible !

Tant que nous ne sommes pas puissants économiquement nous ne pourrons rien faire et notre voix n'aura aucun écho voire aucun poids...Et bien sûr pour avancer économiquement il faut développer tous les secteurs, et cela ne sera exauçable que si chacun de nous soit conscient de l'objectif tracé et commun et qui nous permettra d'agir correctement et dans le bon sens...

Maintenant si nous sommes développés (je parle de notre pays), je ne crois pas que ce serait assez suffisant, n'oublions pas que l'union est une force...si nous arrivons à surpasser les problèmes entre les pays musulmans et à chercher un terrain d'entente et des intérêts communs, on pourra avoir un avis qui sera toujours pris en considération...

Ceci d'un côté, d'un autre je crois qu'il faut être convaincu de notre droit de défendre la cause de Palestine, pourquoi on dit que Palestine est la terre des arabes? Pourquoi les juifs ont tort de prétendre qu'ils ont droit à la mosquée Al Aqsa? Connaissons nous l'histoire de ce peuple?...Nous devons avoir des réponses convaincantes et nous devons éduquer ceci à nos enfants pour que ce message soit hérité d'une génération à l'autre....

Je n'aime pas dire : "c'est le rôle des gouvernements, le peuple n'y peut rien !", si on te désigne ministre d'un certain secteur, crois-tu que tu feras mieux que le ministre actuel?!

Je suis convaincue qu'il s'agit d'une culture instaurée dans la société, et qu'il faut changer du fond...

20 octobre 2009

(12/n)

J'ai parcouru le couloir pour chercher une personne responsable dans l'administration, j'ai rencontré la secrétaire et je n'ai pas hésité à lui demander : "Pardon Madame, puis-je savoir où trouver M. X?", elle m'a regardé un instant puis a répliqué d'un air nonchalant : "il n'est pas là...il arrivera tout à l'heure..." puis a tourné le dos contre moi...

Cette attitude a révélé plusieurs aspects chez les responsables (soit disant) dans notre société. Cette personne s'est comportée comme si elle était quelqu'un de supérieur, elle détient l'information, elle l'exploite pour exercer un pouvoir, une autorité...Normalement cette personne est sensée être au service des autres, mais visiblement elle cherche la moindre opportunité pour paraître supérieure...

Cette personne aurait pu m'accueillir avec un sourire et me répondre clairement et avec gentillesse et m'attendre lui dire un merci ou demander autre chose, mais elle n'a pu garder la porte de son cœur ouverte jusqu'à ce que je sois satisfaite, comme si je devais payer contre ses informations qu'elle m'a fournies...

Cette attitude ne m'a touchée en rien, mais elle m'a rappelé nos organismes étatiques, en commençant du gardien (chaouch) et en finissant par le ministre...Chacun essaye de chercher un point fort dans son poste pour exercer un pouvoir sur le citoyen, pour se sentir quelqu'un d'important dans la société, quelqu'un de fort...Alors que la force réside dans la capacité d'accueillir et de venir à l'aide de ceux qui sollicitent votre coup de main.....

2 octobre 2009

(11/n)

En revenant à mes anciens écrits, je suis tombée sur une réflexion intitulée "Bulle de bonheur", et qui date de la période de préparation de ma soutenance...

J'étais trop prise par la préparation du rapport et de la présentation et la finalisation du projet de fin d'étude, je ne trouvais aucun goût à ma vie et je me sentais bouleversée, j'attendais avec impatience le lendemain de l'obtention de mon diplôme et je me disais à chaque fois : " je me stabiliserai quand je finirai cette année"...

Après un instant je me suis rendue compte que ce ne sera pas forcément le début d'une vie stable et heureuse, mais un nouveau parcours commencerait : la recherche d'emploi....et ça ne s'arrêterait non plus là, car un nouvel objectif remontera à la surface, celui de se marier et de bâtir une petite famille...Sûre que ce serait le véritable bonheur et la véritable stabilité?...N'y aurait-il pas le rêve d'avoir des enfants et de chercher un logement et .....?

Quand est ce que je vivrai alors le vrai bonheur ?!

J'ai alors pensé à la bulle de bonheur, je me suis imaginée entourée par une bulle pleine de bonheur, une bulle indépendante des circonstances et des personnes qui m'entourent, j'ai essayé de me convaincre que le bonheur n'est liée qu'à moi seule, il n'est pas créé par autrui, je suis la seule à pourvoir être la source du bonheur pour moi, et quelque soient les circonstances, je peux toujours trouver un goût de bonheur au moment que je vis, comme je peux intégrer les autres dans cette bulle...

Cette idée m'a aidée à voir la vie sous un nouvel angle et à retrouver la paix et la stabilité malgré tout....

Je sais que ce n'est pas toujours évident, mais on essaye quand même de "vivre chaque instant comme si c'était le dernier de notre vie".....

19 août 2009

(10/n)

Dans la salle d'attente il y avait en face de moi deux femmes, l'une d'elles toute couverte par des habits noirs, l'on ne peut voir même ses yeux ! L'autre portant une robe couvrant à peine la moitié de son corps...

La première impression qui me vient à l'esprit est que la femme voilée est plus pieuse que la deuxième, et que celle-ci est loin d'Allah...Ce n'est qu'une impression, la vie m'apprend d'autres vérités, la religion également...

J'ai contacté de nombreuses et différentes personnes dans des contextes divers, ce que j'en retire : "il ne faut pas se fier aux apparences"...Oui, le voile ou la barbe ne signifient point que le fond est net et que la relation avec Allah a atteint un haut degré, ce n'est qu'un symbole qui signifie que la personne veut s'attacher à la religion et essait d'appliquer au maximum les recommandations d'Allah et de son prophètes, je ne parle pas bien sûr des cas exceptionnels de femmes voilées ou d'hommes barbus qui n'ont rien à voir avec l'Islam...

Combien de femmes non voilées sont beaucoup plus disciplinées et craignent Allah plus que des femmes paraissant plus pieuses, et combien de femmes voilées sont orgueilleuses et se croient supérieures aux autres...

C'est une vérité que j'ai vécue et que j'ai constatée, quand une personne s'attache à la religion et pratique beaucoup, elle croit à un certain moment qu'elle a atteint un haut degré, puis elle se met à voir les autres comme si elle était sur le sommet d'une montagne et commence à émettre des ordres pour les guider et leur montrer le droit chemin qu'il a reconnu...L'idée de guider les autres n'est pas fausse en elle même, mais ce qu'il ne faut pas oublier c'est qu'on est tous des serviteurs d'Allah et qu'on n'a pas le droit de juger les autres, Allah seul connaît le fond de chacun, ses intentions, son degré de foi et son sort...

Il y a un Hadit qui nous apprend qu'Allah ne regarde pas nos apparences mais plutôt nos coeurs, et il y a un verset qu'il ne faut oublier dans sourat Al-Hujourat : "Ô vous qui avez cru ! Qu'un groupe ne se raille pas d'un autre groupe : ceux-ci sont peut-être meilleurs qu'eux. Et que des femmes ne se raillent pas d'autres femmes : celles-ci sont peut-être meilleures qu'elles"...Eh oui, toi qui es non voilée, tu es peut-être meilleure que moi qui est voilée...

Finalement une dernière leçon, ne faisons pas de distinctions entre les femmes voilées et celles non voilées, nous sommes là pour collaborer, pour vivre ensemble, pour tirer profit les unes des autres et surtout pour avancer...Cessons de juger à partir de l'apparence et essayons de rentrer au fond pour découvrir la vérité....

12 juillet 2009

(9/n)

- Alo chère collègue, tu vas bien ?

- Salut Asmaa ! je vais bien merci, et toi ?

- Dieu merci....dis moi, je me suis absentée ce matin, j'étais fatiguée et je n'ai pu venir, je fais quoi pour régler le problème avec l'administration ?

- Ben tu dois faire un CM

- CM ?? c'est quoi ?

- Certificat de maladie

- Mais je n'étais pas malade !

- Je sais, mais si tu ne le fais pas on va retirer de ton salaire....

- Mmmmm, et qui donne un CM ?

- Simple : tu cherches un médecin et tu lui demandes de te faire un CM de deux ou trois jours, tu peux même faire une semaine, ça ne coûte que 50 dhs dans tous les cas

- Mmmmm, d'accord, je te remercie..Au revoir !

- Je t'en prie, à bientôt !

Cette simple conversation a déclenché une réflexion autour de ce nouveau sujet, les CMs...ça peut apparaître simple pour les gens qui s'y sont habitués, mais ces médecins qui délivrent ces attestations contre des cinquante dirhams ne savent-ils pas qu'ils sont en train de mentir et de commettre un parjure (ou en arabe chahadat azzour) ?!

Ils saisissent leurs stylos et écrivent très facilement : "Je soussigné M x atteste que M y a été examiné et qu'il nécessite un arrêt de travail de n jours ..." puis les délivrent aux dits patients sans se rendre compte qu'ils sont en train de tricher, de témoigner quelque chose qui n'existe pas...

Non seulement ces médecins sont fautifs, mais aussi ceux qui sont convaincus de cette solution magique et qui recourent à chaque fois à ces médecins...

Je crois que nous devons être plus clairs et plus directs avec nous même et avec autrui, ce n'est pas bien de mentir...

7 juillet 2009

(8/n)

"S'il te plait Asmaa je veux te dire quelque chose! prête moi juste un peu d'attention! j'ai besoin de te parler, c'est urgent!..." des appels persistants que j'entendais sans cesse au fond de moi, mais que j'essayais d'ignorer sous prétexte que je n'ai pas le temps et qu'il y a des tâches plus prioritaires qu'écouter cet enfant résidant au fond de moi...

On trouve le temps pour tout sauf pour soi-même ! on essaie de se convaincre que tout va bien à l'intérieur et qu'il faut soigner plutôt l'extérieur qui parait aux autres, ce qui se passe au fond de soi personne ne le connaît, donc on peut le marginaliser...

Fausse idée, dit l'auteur du livre intéressant "Cessez d'être gentil, soyez vrai!" où il affirme que si une personne ne s'écoute pas et n'essaie pas d'identifier ses besoins pour les satisfaire, il ne saura comment vivre en paix avec autrui car il n'est pas en paix avec soi !

Consacrer juste un bout de temps, s'isoler dans un coin pour s'asseoir avec soi, se parler, s'écouter, discuter des problèmes et des besoins et des rêves, essayer de s'approcher de soi et se dire enfin : "Je t'aime"....Oui, si on arrive à atteindre ce niveau de relation avec soi, tout devient clair à nos yeux...

26 juin 2009

(7/n)

A l'approche d'une fête nationale, il y avait comme d'habitude plein de drapeaux dressés presque partout, je ne sais pas pourquoi je me suis mise à contempler les couleurs du drapeau de mon pays comme si c'était la première fois que je le vois...

J'ai entendu pas mal de fois que notre drapeau n'est pas aussi joli, l'étoile verte qui baigne dans une mer en rouge et qui risque de s'y noyer...on l'a comparé pas mal de fois avec les drapeaux des autres pays surtout lors des compétitions sportives et on a toujours souhaité qu'il serait peint d'autres couleurs pouvant nous donner l'énergie ou plutôt pour qu'on puisse en être fiers devant les autres!

Je ne sais pas, la première chose qui me vient à l'esprit quand je vois mon drapeau est l'échec de notre équipe nationale du football, et derrière je vois tous les échecs qu'on subit tous les jours dans les autres domaines....Je vois en ces couleurs la faiblesse, la non confiance en soi, l'hypocrisie, la corruption, la saleté des rues, le peuple qui danse et qui chante tout le temps et bien d'autres aspects....

Je ne sais pas pourquoi je suis entrain de juger un morceau de tissu, quand est ce que les couleurs avaient-elles de tels sens?!

20 juin 2009

(6/n)

Comme par hasard, j'ai lu presque successivement quatre livres de quatre femmes de quatre pays...A travers chaque livre on vit avec l'auteur les souffrances et les douleurs qu'elle a connues dans son pays....

- Zlata Filipovic de la Bosnie : c'est le journal intime de cette fille âgée de onze ans, elle y relate sa période d'enfance qui a coïncidé avec la période de la guerre contre son pays....Jour par jour, j'ai vécu avec Zlata ses moments les plus difficiles entre l'espoir et le désespoir, cette fille qui aimait tant la vie et qui chérissait sa ville natale Sarajevo qui est devenue une cible de bombes de tout côté !

Zlata a dû rester à la maison sans cours, sans amies, sans eau, sans électricité, sans gaz, sans alimentation....Elle passait son temps à dévorer des livres avec ses parents ou à graver ses sentiments sur son journal Mimmy....

Deux ans passent, la guerre ne s'arrête pas, Zlata quitte avec ses parents Sarajevo pour s'installer en France, là où ils peuvent retrouver la vie "normale"....

- Sirine Al Huseiny de Palestine : dans "Souvenirs de Jérusalem" Sirine raconte son histoire et celle de sa famille à Palestine et ailleurs...Elle y met également des photos de différentes période de sa vie...Avec un style très simple, cet auteur nous emmène à Palestine avant la colonisation sioniste, où les Palestiniens vivaient une vie normale, possédant des maisons, des terres, des fermes et des campagnes, ils étaient eux aussi joyeux un jour....

A travers cette autobiographie, il parait clair que les Palestiniens n'ont pas vendu leur terre, mais ils étaient renvoyés par la force de leurs maisons, ils ont dû fuir du pays vers une destination inconnue en attendant que la situation se rétablisse....les familles se dispersent et chacun doit s'adapter avec son sort....La grand mère de Sirine meurt à l'Iraq, son père à l'Arabie Saoudite, sa mère à Palestine, son mari à Liban......Bref, ils ne savent plus comment vivre en paix.....

- Zaynab Hafni de l'Arabie Saoudite : un roman intitulé "Je ne pleure plus", semblable à une partie de son autobiographie. Zaynab a rencontré plein de difficultés avant de pouvoir exceller en journalisme, le problème résidant dans la vision de sa société envers la femme et sa mission dans cette vie....La femme pour eux demeure un objet qui doit être écarté de la vie sociale, il doit être toujours caché des autres, il a toujours des limites trop serrées à ne pas dépasser....La société parait ainsi paisible et attachée à ses traditions et à sa religion, mais en utilisant une loupe pour zoomer sur les familles et sur les nuits, on découvre un autre monde qui ne connait que le langage du sexe....Telle est l'image que Zaynab nous donne sur sa société....

- Naoual Saadaoui de l'Egypte : son autobiographie qui s'étale sur trois tomes "Mes papiers...Ma vie..." est une fenêtre qui donne sur la société égyptienne à l'époque des cinquantaines....Cette société se croit attachée à la religion mais en fait ses traditions n'ont rien à voir avec l'Islam et qui ne donnent aucune considération à la femme...C'est ce qui a poussé Naoual à utiliser son raisonnement pour chercher la vérité et révolter ainsi contre tout ce qui est traditionnel ou religieux....Je n'ai pas encore terminé la lecture de ce livre pour juger ce médecin tant critiquée.....

15 juin 2009

(5/n)

Au début on est souvent motivés, curieux et pleins d'énergie pour aller jusqu'au bout du projet qu'on se fixe de réaliser...Mais cette énergie commence à décroître à partir du lendemain et de façon exponentielle jusqu'à s'estomper et devenir juste une idée du passé...

Au début du projet "n Palabres" j'avais pleins d'idées et j'avais l'intention de palabrer régulièrement, mais en se soumettant aux conditions ou plutôt à la paresse, ce projet risque de s'estomper comme bien d'autres....

Aussi, au début de mon expérience du bureau de l'association des ingénieurs de l'ENSIAS, je montrais un enthousiasme et un intérêt remarquables aux activités et aux missions planifiées...Mais au fil du temps, je me résigne à la démotivation et je baisse les mains de jour en jour sans pouvoir comprendre la cause de ce changement total...

Il en est de même pour les élections, on est motivés -citoyens et élus- pour le service du peuple et l'on souhaite voir une évolution dans ce pays...Mais, du jour au lendemain, le Pile devient Face et le sujet est clos jusqu'aux prochaines élections...

Apparemment il s'agit d'une culture instaurée dans notre société...moi et toi et lui, nous avons tous la culture de l'arrêt.